CSRD : Ce que les dirigeants de TPE/PME doivent savoir en 2025

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) bouleverse progressivement les règles du jeu en matière de reporting extra-financier. Si vous dirigez une TPE ou une PME, cette directive peut sembler éloignée. Pourtant, ses effets se font déjà sentir dans les relations commerciales avec les grandes entreprises. Voici un point clair et à jour pour comprendre les enjeux, même si vous n’êtes pas directement concerné.
De quoi parle-t-on ?
La CSRD est une directive européenne qui impose aux entreprises de publier des informations détaillées sur leur impact environnemental, social et leur gouvernance (critères ESG). Elle remplace et renforce la précédente directive NFRD (Non-Financial Reporting Directive).
Quelles entreprises sont concernées ?
La directive va s’appliquer progressivement, selon la taille et le type d’entreprise:
Vague |
Entreprises concernées |
Publication du 1er rapport |
1️⃣ |
Grandes entreprises déjà soumises à la NFRD (≥ 500 salariés) |
2025 (sur l’exercice 2024) |
2️⃣ |
Autres grandes entreprises (≥ 250 salariés ou > 25 M€ bilan ou > 50 M€ CA) |
2030 (au lieu de 2026) |
3️⃣ |
PME cotées |
2031 (au lieu de 2027) |
4️⃣ |
Groupes non-européens avec activité significative en Europe |
2033 (au lieu de 2029) |
Attention : le calendrier a été officiellement repoussé de 4 ans en mars 2025 pour donner plus de temps aux entreprises pour se préparer.
Que contient le reporting CSRD ?
Le cœur du dispositif repose sur deux principes clés :
1. La « double matérialité »
Les entreprises devront analyser :
- L’impact de la durabilité sur leur performance économique (ex : changement climatique, pénurie de ressources).
- Leur propre impact sur l’environnement, la société et l’économie.
2. Les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards)
Adoptées en 2023, ces normes précisent ce qu’il faut déclarer, comment et sous quel format. Cela inclut des données quantitatives (ex : émissions CO₂, taux d'accidents) et qualitatives (ex : politiques RH, gouvernance).
Pourquoi votre TPE/PME est concernée (même indirectement)
Même si vous n’entrez pas dans le champ direct de la CSRD, vous serez probablement sollicité par vos clients ou partenaires qui, eux, devront se mettre en conformité.
Effet "cascade" :
- Demandes de données sur vos pratiques (émissions, conditions de travail, éthique…).
- Risques commerciaux : être écarté d’un appel d’offres si vous ne répondez pas.
- Évolution du marché : la transparence ESG deviendra progressivement un critère standard.
Que pouvez-vous faire dès maintenant ?
Pas besoin d’un audit coûteux ou d’un consultant tout de suite. Voici 5 premières actions concrètes :
- Comprendre les notions clés : ESG, double matérialité, ESRS…
- Faire un mini-diagnostic RSE : Où en êtes-vous ? Quelles actions menez-vous déjà ?
- Préparer un tableau de bord simple : émissions, consommation d’énergie, RH…
- Former vos équipes : une sensibilisation suffit pour commencer.
- Dialoguer avec vos clients : demandez-leur ce qu’ils attendent en matière d’ESG.
Une opportunité à saisir
Plutôt que de subir, profitez de cette transition pour :
- Valoriser vos engagements existants.
- Renforcer la confiance avec vos partenaires.
- Vous différencier de la concurrence.
Vitropole Entreprendre est là pour vous accompagner
Nous encourageons nos membres à anticiper cette transformation en partageant leurs pratiques et en mutualisant les efforts (formations, outils, retours d’expérience).
En résumé :
Le calendrier est repoussé, mais l’enjeu reste d’actualité.
Votre entreprise sera concernée indirectement par effet de chaîne.
Vous pouvez vous préparer progressivement, sans stress.
Anticiper, c’est transformer une contrainte en levier de performance.